"Avortement, les femmes décident" : tel est le slogan 2021 de la journée nationale du droit à l’avortement initiée par Marisol Touraine en 2014. Mais, les femmes décident-elles vraiment, sachant toute l’importance d’avoir examiné et pesé tous les éléments du problème que cela requiert ?
Dans ces situations, les femmes disent souvent avoir peur car cette grossesse "non désirée" vient perturber un présent et un avenir déjà bien organisés où l’imprévu n’a pas sa place. L’arrivée d’un enfant inattendu est bien de ceux-là.
Elles ont peur parce cet enfant annoncé préfigure un futur non maîtrisé et non maîtrisable, en raison de toutes les incertitudes matérielles, sociales, conjugales, professionnelles, familiales qu’il implique.
Et pourtant, cette décision guidée par la peur ou une certaine crainte, à laquelle s’ajoute un temps de discernement révolu depuis 2016, est-elle vraiment libre ?
Est-ce que notre société donne accès à un juste discernement au sujet de "cet imprévu" que traverse la femme ? Ce discernement ouvrant à un consentement éclairé que la loi du 4/03/2002 a rendu juridiquement obligatoire.
Notre société donne-t-elle donc réellement à la femme les moyens de prendre la bonne décision ?
Lorsqu’elles contactent l’antenne d’écoute « SOS femmes enceintes », les femmes font part de leur difficulté à "choisir" ; souvent elles disent qu’elles préfèreraient ne pas avoir à le faire.
N’est-ce pas justement parce que ce choix n’en n’est pas un ?
Alors, si nous proposions un autre choix ? Celui d’oser la confiance ; celui, pour la femme, d’oser se faire confiance ? Il suffi rait d’un simple pas….
L’expérience démontre qu’une fois ce pas franchi, tant de portes s’ouvrent, même si souvent, ce ne sont pas celles que l’on souhaiteraient ou qui sont programmées.
Ce choix de la confiance implique d’accepter les imprévus et incertitudes d’un avenir non contrôlé si difficile à accueillir dans notre culture occidentale.
Une fois de plus, Choisir la vie déplore et dénonce les manœuvres politiques et associatives qui bloquent l’accès à un juste discernement pour les femmes et espère, dans l’avenir, un peu plus d’honnêteté intellectuelle.
Odile GUINNEPAIN
Présidente